Dans un monde où les relations humaines tissent la toile complexe de nos vies personnelles et professionnelles, la confiance se révèle être le fil d’or unissant les individus à travers des liens invisibles mais puissants.
Imaginez un moment, une danse harmonieuse entre deux partenaires : la confiance est cette musique silencieuse qui guide leurs pas, un élément intangible mais essentiel pour une coordination parfaite. Cette métaphore illustre la place centrale qu’occupe la confiance dans nos interactions quotidiennes, qu’elles soient au sein de la famille, entre amis, ou dans le cadre professionnel.
Depuis toujours, la confiance a joué un rôle crucial dans la survie et le développement de nos sociétés. Elle est à la fois le ciment des communautés et le moteur des relations individuelles. Pourtant, malgré son omniprésence, la nature de la confiance reste parfois insaisissable, complexe et à facettes multiples.
Je vous propose d’explorer l’univers de la confiance, en examinant son rôle dans la dynamique des groupes, son influence sur nos décisions, et les moyens concrets par lesquels elle se construit et se manifeste au quotidien.
À travers cette exploration, nous découvrirons que la confiance n’est pas seulement une émotion passive ou un sentiment spontané, mais plutôt une compétence active que l’on peut développer et affiner.
La confiance est un concept fondamental dans nos interactions quotidiennes, mais sa complexité se révèle pleinement lorsqu’elle est mise à l’épreuve dans des situations réelles.
L’expérience de Stanley Milgram, menée dans les années 1960, demeure une des plus marquantes dans l’étude de la psychologie sociale. Elle a été conçue pour comprendre jusqu’où les gens pouvaient aller dans l’obéissance à une autorité, même en contradiction avec leurs propres valeurs morales.
Dans cette expérience, des participants, croyant participer à une étude sur l’apprentissage, étaient invités à administrer des chocs électriques à un « apprenant » chaque fois qu’il commettait une erreur. Avec chaque erreur, l’intensité des chocs était censée augmenter. En réalité, aucun choc réel n’était administré, mais les participants étaient persuadés du contraire.
Un « scientifique » en blouse blanche, incarnant l’autorité, encourageait les participants à continuer, même face à la détresse simulée de l’apprenant. De manière surprenante, une grande majorité des participants a continué à suivre les ordres, certains allant jusqu’à administrer des chocs de haute intensité.
Les résultats de Milgram ont révélé une forte tendance à obéir aux figures d’autorité, même au prix de comportements contraires aux principes moraux personnels.
Cette expérience souligne une facette troublante de la confiance : elle peut parfois nous conduire à agir contre nos propres convictions, mettant en évidence l’importance de la conscience critique et de la responsabilité personnelle dans nos relations avec l’autorité.
Les interactions humaines sont fortement influencées par la confiance que nous plaçons dans les autres et dans les groupes auxquels nous appartenons.
L’expérience de conformité menée par Solomon Asch dans les années 1950 est un jalon dans la compréhension de la confiance dans les dynamiques de groupe. Asch a cherché à étudier jusqu’où les individus pouvaient remettre en question leurs propres perceptions pour se conformer à l’opinion majoritaire d’un groupe.
Dans son expérience, les participants étaient placés dans un groupe avec des complices de l’expérimentateur. Ils devaient comparer la longueur de différentes lignes sur des cartes. Les complices donnaient volontairement des réponses incorrectes pour voir si le participant se conformerait à l’opinion du groupe malgré l’évidence contraire. Les résultats ont été stupéfiants : une majorité significative des participants s’est conformée aux réponses incorrectes du groupe à au moins une occasion.
Ce que l’expérience d’Asch révèle est la puissance de la pression sociale et la confiance que nous plaçons dans le jugement collectif, même lorsque nos propres sens nous disent le contraire. Cette tendance à la conformité soulève des questions importantes sur la confiance : nous faisons confiance aux autres parfois au détriment de notre propre jugement. Dans un cadre professionnel, cela peut mener à ce qu’on appelle le « phénomène de groupe de réflexion », où la cohésion d’un groupe prime sur l’évaluation réaliste des informations et des décisions.
Cette expérience nous montre aussi que même un petit nombre de personnes exprimant une opinion différente peut donner aux autres la confiance nécessaire pour partager leur propre opinion. Cela souligne l’importance de la diversité des pensées et des opinions dans les groupes pour maintenir un équilibre entre la confiance collective et l’autonomie individuelle.
En comprenant les dynamiques de la confiance dans les groupes, nous devons mieux naviguer dans nos interactions sociales et professionnelles, en trouvant un équilibre entre la conformité et le maintien de notre individualité et de notre jugement critique.
Vous l’avez donc compris, dans le complexe échiquier des relations humaines, la confiance est le pion qui gouverne silencieusement. Abusez de la confiance, en positionnant un maximum de biais (j’ai déjà présenté les biais dans un article, n’hésitez pas à vous y référer), revient donc à trahir une confiance qui vous est accordée… j’irai même à dire : cela revient à voler une confiance.
Alors comment créer une VRAIE confiance ? Comment l’entretenir ? Et, parfois même, comment la réinstaurer ?
Pour le comprendre il est crucial d’examiner les 5 leviers de la confiance. Ensemble, ils formeront LE cadre qui permet vous permettra de créer, maintenir et réparer cette dernière.
Par exemple, emmener une équipe dans une direction challengeante, potentiellement en rupture avec son quotidien et/ou son organisation est quelque chose qui créera l’adhésion si vous partager votre intention et ses objectifs.
Ne vous méprenez pas, nous ne parlons pas là que d’expertise technique. Nous pouvons parler de leadership, management, voire simplement de soutien moral. Dès l’instant où vous montrer que vous êtes capable de répondre à un besoin avec votre expertise complémentaire, vous y êtes !
Autre point important, il faut absolument coupler votre expertise avec la notion de transparence du précédent paragraphe. Sinon vous alors en train de placer un biais d’influence et nous parlons alors d’imposture. N’est-ce pas ?
Du côté outre-Atlantique, nous appellerons ça « la culture de l’échec », là où notre France à encore du mal à développer ce concept.
En intégrant ces principes dans nos interactions quotidiennes, nous pouvons favoriser un climat de respect mutuel, de compréhension et de collaboration efficace.
La confiance n’est pas simplement un sentiment, ce n’est pas quelque chose que nous mettons dans la tête des gens. Rappelez-vous les expériences de Milgram et Asch, ne vous dites pas que qu’en déployant 1001 signaux bien puissants vous allez instaurer la confiance.
La confiance est donc une compétence qui peut être développée et affinée à travers des actions intentionnelles et cohérentes. Par la mise en application de ces 5 leviers, les individus et équipes peuvent créer des relations plus fortes, plus résilientes et plus enrichissantes. Et le plus fort de tout, c’est qu’utiliser ces 5 leviers va créer de la confiance, sans même que cette dernière soit citée.
Alors maintenant que je vous ai proposé cette petite recette, demandez-vous comment vous pourriez clarifier vos intentions ? De quelle manière pourriez-vous assurer plus de cohérence entre vos paroles et vos actions ? Et comment pourriez-vous être authentique et ouvert aux idées et avis des autres ?
Vous l’avez compris, la confiance n’est pas un état statique, mais un processus dynamique qui évolue avec le temps et les expériences. Elle demande de la patience, de l’engagement et une volonté d’apprendre et de s’adapter.